Un double recul inacceptable pour nos écoles, ne fragilisons pas l’éducation parisienne.
- leabalage
- 18 févr.
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À Paris, les directeurs et directrices d’école jouent un rôle clé dans le service public de proximité. Depuis 1982, une convention spécifique leur permettait, dès que leur établissement comptait au moins cinq classes, d’être entièrement déchargés de leurs obligations d’enseignement.
Cette mesure, financée par la Ville, leur offrait la possibilité de se consacrer pleinement à la gestion de leur école et à l’amélioration de la qualité éducative. Financé par la Ville, ce dispositif garantissait un encadrement attentif, engagé et créatif. Alors que cette convention devait être renégociée et malgré l’engagement réitéré de la Ville de Paris à financer sa reconduction, le Ministère de l’Éducation Nationale souhaite y mettre un terme.
Cette décision menace de fragiliser le lien fondamental entre les familles et les écoles, tout en bouleversant l’ensemble de la communauté éducative. Elle fait abstraction des spécificités parisiennes, notamment l’accueil d’un grand nombre d’enfants allophones, c’est-à-dire des élèves dont la langue maternelle n’est pas le français et qui doivent bénéficier d’un accompagnement spécifique pour leur intégration scolaire. Elle méconnaît les exigences du métier de directeur et directrice d’école.
La profession de directeur d’école traverse déjà une crise des vocations, avec des postes parfois pourvus par tirage au sort, faute de candidats. À Paris, des conditions de travail plus attractives, soutenues par un concours sélectif, permettent d’attirer et de maintenir des professionnels compétents, engagés et bien formés.
Dans le même temps, la fermeture de classes et la réduction des heures dédiées à l’inclusion menacent les élèves les plus vulnérables, alors que Paris s’efforce de garantir une éducation de qualité pour tous. Cette dynamique risque d’affaiblir les établissements en réseau d’éducation prioritaire (REP et REP+), dont les résultats très positifs à Paris reposent en grande partie sur ces dispositifs, et de fragiliser davantage l’école publique. Face à cette détérioration, l’enseignement privé pourrait apparaître comme une alternative plus attractive, au point d’être bientôt privilégié par un Parisien sur deux.
Engager un tel recul reviendrait à fragiliser notre école publique et son rôle fondamental dans la cohésion sociale et l’innovation pédagogique.
Hier, au Ministère de l’Éducation Nationale, à l’occasion d’une rencontre à ce sujet, j’ai réaffirmé la nécessité de renouveler cette convention avec la Ville de Paris, afin que nos directeurs puissent continuer à porter des projets éducatifs ambitieux, adaptés aux besoins des enfants.
Ensemble, défendons une école de qualité, pilier de l’avenir de notre jeunesse et fierté de Paris.

