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Le RN ne combat pas les inégalités écologiques. Il les organise.

  • leabalage
  • 5 juin
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 7 juil.

Depuis plusieurs années, le Rassemblement national tente de faire croire qu’il opère sa mue verte. Il prétend défendre une “écologie de bon sens” fondée sur une transition sans contraintes, à laquelle il oppose une “écologie punitive” présentée comme déconnectée de la vie du peuple, qu’il prétend protéger. 


Mais derrière cette rhétorique apaisante se cache une stratégie politique bien rodée. L’idée est de creuser un nouveau clivage politique, en opposant les urbains aux ruraux, les technocrates des centres de décision aux "gens d'ici", la science au bon sens populaire, dans le but de conforter une base électorale inquiète et parfois en colère. Dans le discours du RN, les éléments du quotidien sont sanctuarisés : la voiture individuelle est un totem et la maison pavillonnaire un refuge. Toute mesure visant à changer nos modes de production ou de consommation est - à dessein - appréhendée comme une agression. 


Sur le terrain législatif, les votes du RN confirment cette posture d'obstruction. Le récent débat en commission sur la très controversée proposition de loi Duplomb en constitue un exemple éloquent. Alors que nous devrions nous libérer des intrants chimiques et promouvoir une agriculture respectueuse du vivant, le RN fait primer l’économie sur la santé. Ses députés se sont par exemple prononcés en faveur de la réintroduction des néonicotinoïdes, malgré leurs effets dévastateurs sur les pollinisateurs, nos écosystèmes et notre souveraineté alimentaire. Ils ont également soutenu un amendement permettant de déroger à une interdiction de mise sur le marché d’un pesticide lorsqu’un risque avéré de distorsion de la concurrence avec un autre Etat membre de l’UE est constaté. 


C’est là que se niche l’imposture du RN : ce qu’il entend en réalité préserver c’est la liberté pour les plus riches de continuer à polluer. Le RN ne protège pas les classes populaires, il les expose en les assignant à résidence dans un monde fossile sans avenir.  Quelle réponse offre-t-il aux inondations, aux canicules, aux logements insalubres ? Que prévoit-il pour les familles qui n'ont pas les moyens de changer de voiture ou de se chauffer ? Aucune. 


Le RN ne combat pas les inégalités écologiques. Il les organise. Alors que 12 millions de Français vivent dans une passoire thermique, que les factures explosent et que les plus modestes s’enfoncent dans la précarité énergétique, il s’oppose à l’obligation de rénover et rejette les aides financières à la rénovation prévues pour les ménages populaires.


Au lieu d’aider les familles modestes à s’affranchir des énergies fossiles, il les enferme dans une dépendance mortifère et socialement injuste, en prônant la baisse de la TVA sur le gaz, le fioul et les carburants, mesure qui profitera aux plus riches, sans soutenir les plus précaires. Tout cela est parfaitement cohérent avec la position de ne pas taxer les superprofits des géants du pétrole, gaz et charbon, réalisés sur le dos des plus modestes, position défendue par le RN au Parlement européen. 


Le RN dit vouloir protéger nos concitoyens en faisant croire que le statu quo est une protection alors qu’il est en réalité un abandon. 


L’écologie n’est pas un luxe. C’est une nécessité vitale. Elle ne vise pas à punir mais à protéger et elle ne réussira à le faire qu’à condition de s’attaquer aux inégalités et aux lobbys du fossile. Face à l'urgence climatique et aux fractures sociales, notre pays a besoin d'une écologie populaire et ambitieuse. C’est ce chemin que le RN empêche chaque jour d’emprunter.


 
 
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