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Comment l'état fabrique des sans-papiers, l'impasse des travailleurs étrangers.

  • leabalage
  • 20 nov.
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 25 nov.


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Aujourd’hui, je vous invite à entrer dans la vie de celles et ceux que vous croisez chaque jour, sans toujours les voir.


Vous vivez en France depuis quinze ans. Vous travaillez, vous payez vos impôts, vous élevez votre enfant ici. Et pourtant, du jour au lendemain, tout peut s’effondrer. À cause d’un papier.


Vous vous appelez Nadia. Vous avez quitté la Côte d’Ivoire pour fuir la guerre et reconstruire votre vie. En 2015, après douze ans d’attente, vous obtenez enfin une carte de séjour. Un simple bout de plastique, mais qui change tout : vous pouvez enfin marcher sans peur, exister pleinement.


Vous devenez aide à domicile. Vous veillez sur des personnes âgées, vous enchaînez les journées et les missions, parfois dans le mépris ou les humiliations. Mais vous tenez bon. Parce que vous avez besoin de ce travail, et que vous espérez, comme tout le monde, une stabilité.


Chaque année pourtant, le même rituel : formulaires, justificatifs, rendez-vous en préfecture, récépissés temporaires. Et puis un jour, la préfecture ne répond plus. Votre récépissé expire.


Du jour au lendemain, vous redevenez “sans papiers”.


Votre contrat est suspendu. Vos aides sociales sont coupées. Vous devez choisir entre nourrir votre fille ou payer le loyer. Vous demandez de l’aide, la tête baissée. “L’État m’a rendue assistée”, dites-vous.


Après des mois de démarches, la justice finit par reconnaître la faute de l’administration. Vous obtenez à nouveau un récépissé… de trois mois. Trois mois pour tout reconstruire. Trois mois avant de tout recommencer.


L’histoire de Nadia n’est pas un cas isolé. C’est le résultat d’un système.


En France, des milliers de personnes vivent sous la menace d’un papier. Des femmes et des hommes qui font tourner nos hôpitaux, nos chantiers, nos écoles, mais que l’administration peut faire disparaître d’un clic.


Cette histoire est une histoire vraie, celle de Nadia, mise en lumière dans le dernier rapport de Amnesty International France sur les travailleurs étrangers.


Loin des préjugés, loin de la stigmatisation, je vous invite à le lire.


Aucune vie ne devrait tenir à un récépissé. Aucune existence ne devrait se jouer à un tampon. Il est temps de repenser notre système migratoire et de remettre l’humain avant le document.

 
 
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